Créponné , créponet : une recette

Posté par lesamisdegg le 30 août 2019

 

Sorbet au citron « Pieds-Noirs » apprécié pour ses qualités rafraîchissantes, inventé par Gilbert Soriano à Oran, alors propriétaire de « La crème l’oranaise » sise rue du Vieux Château à Oran.

Ingrédients : 75 cl d’eau, 15 cl de sucre, 30 cl de jus de citron, 2 blancs d’œufs, zeste râpé de deux des citrons.

Chauffer l’eau jusqu’à ébullition pour y dissoudre le sucre. Laisser refroidir, ajouter le zeste de citron ainsi que les 30 cl de jus de citron.

Battre les blancs d’œufs en neige ferme, les incorporer délicatement au liquide qui finira par s’intégrer complètement avec le mixer.

Verser le créponné dans un récipient et placez-le au congélateur. Toutes les 30 minutes, battez l’ensemble au mixer, puis une dernière fois quelques minutes avant de servir pour lui donner la bonne texture du « granizado », littéralement de grêlons de grêle. .

 

créponné 2  sorbet citron

 

Présentez-le dans une coupe à glace accompagné de deux petites feuilles de menthe et d’un cigare russe.

 

Créponné 3

 

Azorin

Souvenirs : M Clapez nous offrait des bambas, tandis que Mme Clapez nous servait de sa glace au créponet dont elle gardait jalousement son secret de fabrication. Beaucoup d’Oranais appréciaient les glaces et l’aguoua-limon’ de mon grand-oncle Henri et ma tante Marie qui tenaient le kiosque de la place des Victoires.

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20 Août 1955 , massacre d’Oued-Zem au Maroc

Posté par lesamisdegg le 22 août 2019

Le 20 Août 1955  insurrection avortée en Tunisie, sanglante dans le nord-constantinois  et non moins sanglante au Maroc. Les événements les plus meurtriers se déroulèrent à Oued-Zem où 88 Français et 700 Marocains ont perdu la vie.

Témoignage inédit : OUED-ZEM 20/08/1974

Pour le triste 20ième anniversaire du massacre d’Oued-Zem j’étais monté sur une colline dominant la ville, près d’un marabout. Un berger y stationnait avec son maigre troupeau de moutons. Je lui demandais s’il connaissait l’évènement .voici son récit traduit ci-dessous.

« La veille du jour marquant l’anniversaire de la déposition du sultan Mohamed Ben Youssef, des centaines de marocains se réunirent autour du marabout, à la tombée du jour pour fumer le kiff. Chacun reçu un portrait du sultan déchu.

C’était une nuit de pleine lune qui éclairait la scène « a giorno ».

Il leur était demandé de prier à haute voix en invoquant la grâce d’Allah pour qu’elle retombe sur le futur Mohamed V, en fixant son portrait. On leur avait promis un miracle.

Au milieu de la nuit, après des heures à psalmodier en fixant le portrait de Ben Youssef,  il leur fut demandé de lever leurs regards vers l’immense disque lunaire sur lequel Allah ferait apparaitre le visage du sultan Mohamed.

Tous levèrent leurs regards vers le splendide astre lunaire et, oh miracle, l’image tant attendue apparut ! » 

C’était la preuve visible par tous que la volonté divine soutenait leur cause. Il était temps de regagner leurs douars respectifs,  pour préparer le peuple des croyants à l’extermination des diaboliques nazranis et youdis, dès que le jour se lèverait.

NB : les distributeurs de portraits aux mains propres, connaissaient le phénomène de persistance rétinienne.

G.G.

 

le marabout

le marabout

1955 08 20

1955 08 20

Le 20 Août 1955 eut lieu à Oued-Zem un soulèvement des tribus berbères qui déboucha sur un massacre où un nombre important de français furent sauvagement massacrés . Les civils européens  se défendirent avec leurs armes à feu ce qui explique la mort de certains insurgés. Même l’hôpital de la ville, où de nombreux malades étaient marocains, fut l’objet de meurtres et de saccages par les insurgés.

 

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La riposte de l’armée française et notamment de la légion étrangère fut proportionnelle à la violence de l’attaque et se solda notamment par l’exécution – sous le feu des soldats de la légion étrangère – de responsables désignés par les chefs des tribus d’insurgés. Elle aboutit à de nombreuses victimes dans la ville même d’Oued-Zem et au village voisin, Ait Ammar. Là, 17 européens, des cadres travaillant à la mine de fer, sont tués par des insurgés venus d’Oued-Zem.

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« GALOUFA » par Albert CAMUS

Posté par lesamisdegg le 13 août 2019

Durant la première moitié du vingtième siècle, dans toute l’Algérie française, sévissait un « capteur de chiens » surnommé « galoufa ». Albert CAMUS en fait une superbe description dans « le premier homme ».

C’était un arabe habillé à l’européenne, qui se tenait ordinairement à l’arrière d’un étrange véhicule attelé de deux chevaux, conduit par un vieil arabe impassible. Le corps de la voiture était constitué par une sorte de cube de bois, sur la longueur duquel on avait ménagé, de chaque côté, une double rangée de cages aux solides barreaux. L’ensemble offrait seize cages, dont chacune pouvait contenir un chien, qui se trouvait alors coincé entre les barreaux et le fond de la cage. Juché sur un petit marchepied à l’arrière de la voiture, le capteur avait le nez à la hauteur du toit des cages et pouvait ainsi surveiller son terrain de chasse.

La voiture roulait lentement à travers les rues qui commençaient à se peupler d’enfants en route vers l’école, de ménagères allant chercher leur pain ou leur lait, en peignoirs de pilou ornés de fleurs , et de marchands arabes regagnant le marché, leurs petits éventaires pliés sur l’épaule , tenant de l’autre main un énorme couffin de paille tressée qui contenait leurs marchandises.

Et tout d’un coup, sur un appel du capteur, le vieil arabe tirait les rênes en arrière et la voiture s’arrêtait. Le capteur avait avisé une de ses misérables proies, qui creusait fébrilement une poubelle, jetant régulièrement des regards affolés en arrière, ou bien encore trottant rapidement le long d’un mur avec cet air pressé et inquiet des chiens mal nourris. Galoufa saisissait alors sur le sommet de la voiture un nerf de bœuf terminé par une chaîne de fer qui coulissait par un anneau le long du manche. Il avançait du pas souple, rapide et silencieux du trappeur vers la bête, la rejoignait et, si elle ne portait pas le collier qui est la marque des fils de famille, courait vers lui avec une brusque et étonnante vélocité, et lui passait autour du cou son arme qui fonctionnait alors comme un lasso de fer et de cuir. La bête, étranglée d’un seul coup, se débattait follement en poussant des plaintes inarticulées. Mais l’homme la ramenait rapidement jusqu’à la voiture, ouvrait l’une des portes-barreaux et, soulevant le chien en l’étranglant de plus en plus, le jetait dans la cage en ayant soin de faire repasser le manche de son lasso à travers les barreaux. Le chien capturé, il redonnait du jeu à la chaîne de fer et libérait le cou du chien maintenant captif.

 

Galoufa 1959

Galoufa 1959

 

Du moins, les choses se passaient ainsi quand le chien ne recevait pas la protection des enfants du quartier. Car tous étaient ligués contre Galoufa. Ils savaient que les chiens capturés étaient menés à la fourrière municipale, gardés pendant trois jours, passés lesquels, si personne ne venait les réclamer, les bêtes étaient mises à mort. Et quand ils ne l’auraient pas su, le pitoyable spectacle de la charrette de mort rentrant après une tournée fructueuse, chargée de malheureuses bêtes de tous les poils et de toutes les tailles, épouvantées derrière leurs barreaux et laissant derrière la voiture un sillage de gémissements et de hurlements à la mort, aurait suffi à les indigner. Aussi, dès que la voiture cellulaire apparaissait dans le quartier, les enfants se mettaient en alerte les uns les autres. Ils se répandaient eux-mêmes dans toutes les rues du quartier pour traquer les chiens à leur tour, mais afin de les chasser dans d’autres secteurs de la ville, loin du terrible lasso.

Si, malgré ces précautions, comme il arriva plusieurs fois à Pierre et à Jacques, le capteur découvrait un chien errant en leur présence, la tactique était toujours la même. Jacques et Pierre, avant que le chasseur ait pu approcher suffisamment son gibier, se mettaient à hurler « Galoufa, Galoufa » sur un mode si aigu et si terrible que le chien détalait de toute sa vitesse et se trouvait hors de portée en quelques secondes. A ce moment, il fallait que les deux enfants fissent eux-mêmes la preuve de leurs dons pour la course de vitesse, car le malheureux Galoufa, qui recevait une prime par chien capturé, fou de rage, les prenait en chasse en brandissant son nerf de bœuf. Les grandes personnes aidaient généralement leur fuite, soit en gênant Galoufa, soit en l’arrêtant tout droit et en le priant de s’occuper des chiens. Les travailleurs du quartier, tous chasseurs, aimaient les chiens ordinairement et n’avaient aucune considération pour ce curieux métier. Comme disait l’oncle Ernest « Lui feignant ! ». Au-dessus de toute cette agitation, le vieil arabe qui conduisait les chevaux régnait, silencieux, impassible, ou, si les discussions se prolongeaient, se mettait tranquillement à rouler une cigarette.

Qu’ils aient capturé des chats ou délivré des chiens, les enfants se hâtaient ensuite, pèlerines au vent si c’était l’hiver, et faisant claquer leurs spartiates si c’était l’été, vers l’école et le travail. Un coup d’œil aux étalages de fruits en traversant le marché, et selon la saison des montagnes de nèfles, d’oranges et de mandarines, d’abricots, de pêches, de mandarines, de melons, de pastèques défilaient autour d’eux qui ne goûteraient, et en quantité limitée, que les moins chers d’entre eux.

L’origine de ce nom provenait de la première personne qui avait accepté cette fonction et qui se nommait réellement Galoufa.

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