PIEDS-NOIRS nous sommes !

Posté par lesamisdegg le 31 mai 2013

 

Pieds-Noirs

Pieds-Noirs

 « Pieds-Noirs nous sommes ! »

La piednégritude est une réalité incontestable. Pour le ‘’ Patos moyen ‘’, nous restons ce méditerranéen exubérant, ce colonialiste caricaturé comme on caricaturait les juifs avant guerre. Le peuple des Pieds-Noirs existe par son histoire d’amour avec le pays de ses pères, melting-pot où se sont fondus Alsaciens, Catalans, Provençaux, Espagnols, Italiens, Maltais, Corses et bien d’autres encore. Ce peuple des Algériens-Français  d’Algérie française a forgé son identité aux carrefours des luttes qu’il eut à mener pour survivre. Peuple nouveau, il a eu  des volontés autonomistes  étouffées par la décimation des guerres au début du vingtième siècle .La vraie tolérance, l’Européen avant la lettre ont existé sur notre terre d’Afrique du Nord ! Quand ce melting-pot a été menacé, les Pieds-Noirs l’ont défendu avec passion contre les terrorismes. Ils ont défendu leur privilège de vivre libre, sur leur terre de lumière, aux violentes senteurs, bercée au bruissement de la Méditerranée. L’alliance d’intérêts divers les a expulsés et privés de leur indispensable terroir. Les Pieds-Noirs peuvent se  sentir parfois étrangers sur le territoire d’un hexagone mythifié.  « J’ai le sentiment d’être membre d’une communauté originale ! » disait il y a 25 ans un remarquable ami. C’est vrai que chez nous cette originalité nous échappait un peu, que nous refoulions notre être ‘’pataouète’’ pour être plus français que les ‘’ patos’’. Il est vrai aussi qu’au contact du ‘’francaoui ‘’ de passage, nous nous sentions  bien différents.

Marcel CROZATIER, grand poète devant l’universel, nous a souvent entretenus de la culture piénoire, comme il l’écrivait, en un mot. Il nous disait que la réalité historique du peuple des algériens-français induisait une réalité culturelle traduisant une algérianité différente. Cinq lustres après la reconquête d’Alger en 1830, naissaient déjà les sociétés savantes mêlant l’Orient à l’Occident. Ce bouillonnement intellectuel allait créer une culture spécifiquement algérienne-française, marquée du caractère composite de ses influences. Marcel me disait un jour que notre culture c’était surtout un bonheur de vivre, une extrême sensibilité, un caractère à la fois volubile et secret. Je lui avais répondu  « Quand bien même notre culture ne serait que cela, nous avons l’impérieux devoir de la maintenir, de la développer pour préserver l’avenir au nom de ceux qui ont fécondé notre Afrique du Nord. » J’avais ajouté – Marcel dodelinant de la tête en envoyant de gros nuages de ses cigarettes- que le chant de notre culture multicommunautaire s’était exprimé sur divers registres, par exemple en littérature. La littérature ‘’patos’’ doit une part de sa production à l’Afrique du Nord Française comme sujet principal ou accessoire. Mais il existe aussi une littérature ‘’Pieds-Noirs’’ qui plonge ses racines dans le terroir dALGERIANIE à la fois Eden et paysage d’exil. Nôtre littérature imprégnée d’algérianité exprimée en français, a posé toutes les réalités pieds-noirs historiques, géographiques, sociales. Louis Bertrand, dès le début du siècle’ a chanté « Le sang des races » et la longue litanie des écrivains au nom connu a suivi le chemin de l’expression algérianiste. Prenons leurs noms au hasard d’une bonne bibliothèque : Jeanine Montupet, Emmanuel Robles, Andrée Montero, Albert Camus, Jean Pommier, Frédéric Musso, Paul Achard, Edmond Brua, Gilbert Espinal, Daniel Saint Hamon, Marcello Fabri, Geneviève Bailac, Augustin Ibazizen, Jean Bogliolo et tant d’autres encore. Faut-il encore rappeler comment Augu le bônois, Cagayous l’algérois, Tia Angustia l’oranaise  ont développé le langage pataouète riche de son accent, de son lexique populaire, de sa syntaxe latine. Ils ont donné au peuple des Algériens-français sa coloration linguistique propre. Il faut savoir que cette expression littéraire explose au présent grâce au culte de la fête communautaire qui nous rassemble par milliers lorsque l’été arrive comme avant, pèlerins multiples réunis par la grâce de Marie-Myriem, de Santa-Cruz peut être.  L’âme du peuple des Pieds-Noirs se perpétue de génération en génération, témoignant de sa vivacité, de sa foi en l’avenir.                                    2012 05 08 GG

 

2 Réponses à “PIEDS-NOIRS nous sommes !”

  1. Rodriguez marilyn dit :

    ce texte est sensationnel ! qu on est bien entre nous ! Nous aurions fait de cette terre un lieu d exception à nul autre pareil débordant de tt ce que ns sommes…Le diable en a été trop jaloux….

  2. MARIE_FRANCE BERENGER dit :

    Je suis d’ accord avec le commentaire de Marilyn Rodriguez

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